Dans cet ouvrage, Michelle Riboud et Gilbert Colletaz présentent la théorie économique du marché du travail et l'utilisent pour analyser, avec des données statistiques françaises, le travail féminin et les écarts de salaires entre hommes et femmes. La première partie de cette étude montre que l'évolution démographique ne peut être la cause de la croissance des taux d'activité féminine que l'on observe en France. Celle-ci est liée à l'augmentation de la demande d'éducation et de la valeur du travail, phénomènes étroitement associés au processus de développement économique. Les changements intervenus dans ce processus ont suscité, de la part des femmes, une réponse rationnelle, conforme aux prédictions de la théorie économique. La seconde partie estime les taux de rendement des investissements scolaires et professionnels des femmes. Elle montre que les premiers ont baissé depuis le début des années soixante et souligne l'infériorité des investissements professionnels réalisés par les femmes, notamment mariées, par rapport à ceux effectués par les hommes. Une forte discrimination à l'encontre de celles-ci est également mise en évidence alors qu'en revanche il ne semble pas que le marché du travail soit discriminant au regard de l'origine sociale des individus. Enfin, cette étude apprécie l'impact sur les salaires de caractéristiques individuelles (statut familial, nationalité, formations post-scolaires,...) et de variables précisant le marché du travail dans lequel s'insère l'homme ou la femme (région de travail, secteur d'activité,...).